Char Tigre de Vimoutiers
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Français : Le char Tigre de Vimoutiers est un char Tigre I allemand de la Seconde Guerre mondiale abandonné en août 1944 à la sortie de Vimoutiers, dans l'Orne, pendant la fuite de l'armée allemande de la poche de Falaise. Poussé dans un profond fossé par les bulldozers alliés, il y fut laissé pendant 30 ans avant d'être sommairement restauré. Il est depuis 1975 classé au titre d'objet comme monument historique et exposé à proximité de l'endroit où il fut abandonné.
Il n'existe pas de photos d'époque formellement identifiées du char Tigre de Vimoutiers ou d'autres chars de son bataillon. Les photos ci-dessous datant de 1943 et de 1944 sont des photos d'autres chars Tigre.
Cliquer sur les photos pour les agrandir.
Vues générales
[edit]Français : Le char Tigre en février 2013
English: The Tiger tank in February 2013
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L'équipage d'un tigre était composé de 5 hommes, 3 en tourelle (un chef de char, un tireur et un chargeur) et 2 dans le devant de la caisse (un pilote et un mitrailleur-radio)
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Exposition du char entre une section de l'ancienne route, devenue aire de repos, et la nouvelle route, à la sortie sud-est de Vimoutiers, sur la route de Gacé.
Avant
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D'une largeur de 3,73 mètres, le char est ici équipé de chenilles de combat. Les Tigre disposaient également de chenilles de transport, plus étroites. On aperçoit en bas à droite, le viseur du pilote et à gauche l'emplacement de la mitrailleuse.
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Le blindage avant était d'une épaisseur de 100 mm, 110 pour le mantelet du canon. Un des plus forts blindages de tank de la Seconde Guerre mondiale Mais la conception verticale de la face avant ne permettait pas aux obus ennemis de ricocher (cette conception sera abandonnée sur le Panther). Les deux points d'accroche servaient au tractage du char en cas de panne ou d'embourbement
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Viseur du pilote (en bas). Le trou en haut à gauche sur le masque du canon servait pour la lunette de tir TZF 9c
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Vue intérieure du poste de pilotage. Contrairement aux autres engins à chenille de l'époque, le Tigre se conduisait avec un volant et non avec deux manettes bloquant l'une ou l'autre chenille lui donnant une plus grande précision de conduite.
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Un Tigre non loin de Villers-Bocage en juin 1944. Cette bataille de Villers-Bocage avec l'as allemand Wittman contribua à la réputation et la crainte du char Tigre en Normandie.
Tourelle et canon
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Le canon 8,8 cm KwK36, dérivé des fameux 8,8 cm Flak, qui fit la réputation du char Tigre par sa puissance et sa précision.
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Il pouvait détruire un char Sherman à 1800 m en le touchant sur le front de sa tourelle, à 3500 m en le touchant sur sa superstructure.
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Dessus de la tourelle avec le tourellon du chef de char (à gauche) et la protection du ventilateur au centre. Le blindage du dessus de la caisse et de la tourelle n'était pas très épais, 25 mm) car au moment de sa conception en 1941, il était destiné au front de l'Est où l'aviation allemande dominait le ciel. En Normandie, ou les Alliés dominaient complètement les airs, cela représentaient une faiblesse.
En action
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Un des 126 chars Tigre I engagés en Normandie, photographié ici en juillet 1944. On remarque les pièces de chenille accrochées sur le devant du char et sur la tourelle, ainsi que les garde-boues au dessus des chenilles. De tels garde-boues étaient encore présents sur le char de Vimoutiers dans les années 1970.
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Un char tigre en exercice dans le nord de la France en mars 1944. Ces trappes d'accès sont ouvertes : celle du tourellon du chef de char (sorti), à sa gauche la trappe rectangulaire du tireur, en bas, à gauche, celle du mitrailleur-radio (sorti) et à droite celle du pilote. Le char est également couvert d'une pâte anti-magnétique, la zimmerite qui couvrait un grand nombre de blindés allemands, pour éviter la fixation de mines par des fantassins ennemis. On ignore si celui de Vimoutiers en était pourvu.
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Char tigre en juin 1943 dans les grands espaces russes pour lequel il avait été conçu. Ce char est de la première génération avec un tourelleau plus élevé dont la trappe s'ouvre verticalement. Celui de second type, comme celui de Vimoutiers, le tourelleau est rabaissé, pour éviter d'être arraché par un obus et la trappe mise en ouverture verticale pour éviter les jets de grenade ou rebonds de projections à l'intérieur du char.
Propulsion
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Schéma de la caisse d'un tigre avec le moteur dans le compartiment arrière entouré des deux réservoirs et des deux radiateurs, la barre de transmission courant tout le long du char avec l'imposante boite de vitesses occupant le centre du compartiment avant et séparant le poste du pilote de celui du mitrailleur-radio. Cette boite, une Maybach Olvar, était hydraulique, semi-automatique avec présélection. Elle possédait huit rapports avant et quatre arrière. Le moteur et la boite furent les deux seuls éléments retirés par les ferrailleurs en 1945.
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Les deux trous d'échappement du moteur. Le tigre était propulsé par un moteur Maybach HL 230 P 45, un V12 de 23,8 litres. Le Tigre avait une autonomie entre 150 et 200 km suivant le terrain.
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Entretien sur le moteur d'un char Tigre en Russie en janvier 1944. La mécanique du Tigre était efficace mais nécessitait un entretien suivi sous risque de panne.
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Barbotin avant, qui entrainait la chenille et les galets.
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Barbotin avant la pose de la chenille
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Montage du jeu de galets en usine. Ce train de roulement permettait au Tigre de franchir des tranchées de 1,8 m de large, des coupures verticales de presque 0,8 m et de gravir des pentes de 35°.
Dégâts sur le char Tigre
[edit]Lorsqu'il fut abandonné, le char Tigre avait a peine quatre mois (sorti d'usine en avril 1944). Outre les deux charges explosives que son équipage fit exploser à l'intérieur avant de l'abandonner, il fut versé par les bulldozers alliés dans fossé raviné quelques jours plus tard. Des ferrailleurs prélevèrent le moteur et la boite de vitesses. Il fut ensuite laissé ainsi à l'abandon pendant trente ans, puis subit un début de découpe par des ferrailleurs en 1975 avant d'être sommairement restauré. Le temps a ensuite poursuivi son œuvre.
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Une plaque de blindage sur le haut de la caisse, coté gauche du tigre fissurée par la rouille.
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Arrière de la tourelle qui avait commencé à être découpée par les ferrailleurs en 1975.
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Coté droit du tank, exposé au nord donc plus attaqué par des points de rouille.
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le haut de la caisse, coté droit avec des fissures.