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Français : Issue du projet ADO71 (Austin Design Office), cette voiture symbolise les contradictions, errements et faiblesses d’une industrie automobile britannique trop longtemps repliée sur elle-même, qui allaient conduire à sa perte trois décennies après.

Dévoilée au printemps 75 et commercialisée jusque 82, son nom officiel « 18-22 Series » découle de la cylindrée des moteurs l’équipant à son lancement, un 4 cylindres 1,8 l de 80 ch et un 6 cylindres 2,2 l de 110 ch, accolés à des transmissions manuelle ou automatique 4-3 rapports. Elle est vendue sous 3 marques différentes, sensées s’adresser chacune à un type de clientèle. On trouve ainsi les Austin en entrée de gamme, reconnaissables à leur capot moteur plat et 2 phares rectangulaires. Au-dessus Morris et enfin Wolseley, dont le capot présente un bombage central ainsi que 4 projecteurs ronds, donnant un aspect plus sportif. Les deux premières fusionnent quelques mois après la sortie du modèle. Quant à la dernière, elle disparait carrément du catalogue dès l’automne du 1er millésime, ce qui simplifie grandement la gamme !

C’est à ce moment que la voiture prend définitivement le nom de Princess, hérité d’un modèle Vanden Plas, jusqu’au bout. En-dehors de sa ligne originale dûe au crayon d’Harris Mann, elle propose une suspension pneumatique Hydragas, alors que les versions haut de gamme ont un toit vinyl.

Reste que la carrosserie souffre de l’absence de hayon alors qu’à l’avant, les moteurs se montrent gloutons et peu fiables tandis que la finition de l’habitacle est médiocre. Des améliorations sont apportées, notamment par l’apport de 2 nouveaux blocs 1,7 et 2 l, mais le mal est fait.

La fabrication de la Princess est arrêtée à l’automne 81 après un nombre modeste de 225 000 unités écoulées.

Bilan non amélioré par sa remplaçante Austin Ambassador qui adoptait pourtant un si utile hayon, puisqu’à peine plus de 40 000 ex. seront vendus au cours d’une carrière météorique s’achevant en 84.

Preuve de l’engouement suscité et anticipant sans doute une nouvelle désillusion, les concepteurs ne se donnèrent même pas le mal de développer une version avec volant à gauche, limitant la diffusion de cette dernière aux seules îles britanniques...