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Dans Ornementation de la façade du Palais des Princes-Évèques de Liège par le gouverneur Charles de Luesemans (Gustave Thiriart, imprimeur du gouvernement provincial, 1878 (Chiroux ouvrages de référence - 729-LIE - 2100-00328044-5)) on peut lire, page 123 :

9. Duel judiciaire d'Aynechon et de Falloz

Le combat judiciaire qui eut lieu en 1296 sur la place Verte entre Aynechon, du lignage d'Awans, et Falloz, champion des Waroux, est un des épisodes de la longue guerre, dans laquelle ces deux familles entraînèrent le pays, épisode intéressant, en ce qu'il caractérise bien cette époque et les mœurs guerrières de la noblesse du temps (1).

Au mépris d'une trève ou quarantaine, et la veille du jour où elle devait expirer, cet Aynechon avait tué l'un des gens du Sire Hamal, son voisin et son ennemi.

Plainte fut portée devant l'évêque, mais le différend n'ayant pu être terminé à la satisfaction des deux parties, par son autorité, un jeune chevalier du côté des Waroux, Falloz, offrit de prouver, par les armes, la justice de leur cause et appela le bâtard de Hognoule, en combat singulier.

L'évêque ayant dû consentir à cette épreuve, tout fut préparé pour la rencontre des deux chevaliers. Plusieurs de nos historiens font du combat de la place Verte un tableau riche de mouvement et de couleur : la lice ornée de bannières, la foule accourue, les armes brillantes : avec un peu d'imagination, nous pouvons nous représenter cette scène, et elle a, certes, de quoi inspirer l'artiste qui tentera de la reproduire.

On dit qu'une ruse fut mise en œuvre, pour assurer la victoire d'Aynechon. Tandis que son adversaire attendait et paradait dans l'enceinte, en plein soleil, sous le poids fatigant de ses armes, lui se tenait caché dans une maison de la place Verte, chez le chanoine Arnould d'Awans, son parent. Trois fois, le mayeur l'appela, suivant l'usage, à venir soutenir sa cause. À la dernière sommation seulement, alors que déjà les Waroux triomphaient et que ceux d'Awans commençaient à croire à la défection de leur champion, Aynechon parut. Il avait ménagé ses forces et son adversaire, épuisé par sa longue attente, engagea le combat dans des conditions inégales.

Après une lutte acharnée, Falloz fut vaincu, et comme le dit Hemricourt, Aynechon le 'tua sous lui'.

J'ai eu l'occasion de vous entretenir assez longuement de ce fait, dans mon discours d'ouverture de 1876, je puis borner là mes nouvelles explications.