File:Montpellier Lavalette pigeonnier 17e siècle.jpg

Français : Le colombier-pigeonnier de Lavalette est un édifice historique typique de l’architecture des colombiers languedociens et provençaux des 17e et 18e siècles .

Ce colombier-pigeonnier a été longtemps un marqueur du paysage, alors qu’aujourd’hui, enchâssé dans des bâtiments modernes, et derrière des grilles en limitant l’accès, il est devenu quasi invisible au regard du promeneur. En particulier il a fait les délices des dessinateurs du début du 19e siècle. Jean-Marie Amelin en 1821 et 1845, Jean-Joseph Bonaventure Laurens en 1841, R. de Vilbach en 1845. Si l’on excepte les contextes globaux des paysages représentés par ces dessinateurs (avec, en fond, le village de Montferrier, l’aqueduc de St Clément, le paysage champêtre) analysés, par ailleurs dans le contexte des « paysages pittoresques » romantiques, globalement, le pigeonnier lui-même est décrit fidèlement et a peu évolué. Seules quelques différences secondaires, néanmoins signifiantes apparaissent. L’orifice de sortie des pigeons a disparu, en tant que tel, remplacé par une petite fenêtre (un « fenestrou » dirions- nous selon le parler d’ici). Cet orifice, dans le dessin de JJB Laurens, en 1841, comportait 9 ouvertures. En 1845 dans celui de Vilbach il semble que ce soit 6 ouvertures. En fait le nombre d’ouvertures était – légalement - proportionné à la surface en céréales du domaine. Ces ouvertures étaient également proportionnées à la taille des pigeons, afin de ne pas laisser entrer quelque rapace, éventuel prédateur. En second Lieu l’état actuel montre au rez-de-chaussée, côté Sud une petite ouverture qui n’existait pas dans la 1ère moitié du 19e siècle. En troisième lieu, les murs du pigeonnier dans son état actuel (qui a, bien sûr, perdu sa fonction), ne sont plus crépis : le crépi, bien lisse, était nécessaire pour dissuader les rats d’accéder à l’intérieur du pigeonnier. Le colombier de Lavalette : un patrimoine fragile. Un édifice typique des colombiers- pigeonniers des 17e et 18e siècles du Languedoc et de Provence occidentale La comparaison avec le schéma de F. Mazeran est parlante, voire frappante. (F. Mazeran : « un patrimoine fragile de la communauté de communes les Avant-monts du Centre- Hérault » https://crpe-vailhan.org/memoires/pdf/Les_pigeonniers.pdf 2016) L’on pourrait dire : « tout y est » : la tour sur plan carré ; les 2 niveaux avant d’atteindre le larmier (protection contre les rats) ; l’ouverture aux pigeons orientée au Sud ; la toiture à un versant, en tuiles « provençales » ; les murs latéraux au-dessus de la toiture. Quelques rares colombiers de ce type existent encore autour de Montpellier. Citons, à proximité, celui de la rue de l’éolienne à Clapiers. Mais après la Révolution française et la liberté d’édifier des pigeonniers, pour raisons utilitaires ou décoratives, l’architecture se diversifie C’est le cas, par exemple, avec le pigeonnier de la ferme du château Leenhardt à Clapiers

23.12.2018 © O. de Labrusse