File:Histoire naturelle des promerops, et des guêpiers (No. 23) (21323417285).jpg

DES PROMEROPS. 5; ces oiseaux ont la faculté de les relever avec force. Telles sont les aigrettes des cacatoès, les plumes subalaires de certains oiseaux de paradis, celles de la nuque du magnifique, celles des épaules du superbe, celles du croupion du paon, celles enfin de tous les oiseaux auxquels la nature a accordé de ces plumes de luxe, avec lesquelles ils se parent en les étalant chacun à leur maniera, par le moyen d'un muscle extenseur sur lequel elles sont toutes implantées. Or, chez le houpoup, ou la huppe, si l'on veut, les plumes de chaque rang de son aigrette sont implantées sur un muscle séparé, ce qui forme nécessairement deux aigrettes parallèles , tandis que chez le largup les plumes de son aigrette ne sont implantées que sur un seul muscle, ce que j'ai bien vérifié en écorchant ces oiseaux. D'après cela, je pense être très fondé à séparer ces deux oiseaux et en faire deux espèces bien distinctes; la première, sous le nom d'iioupoup, formé du cri de l'oiseau, et l'autre, dont il est mention, sous celui de largup, par rapport à son aigrette qui, étant étalée, présente la forme d'un éventail ouvert, ce qui donne à ces deux aigrettes relevées un aspect très différent l'une de l'autre. Quant aux couleurs, elles sont chez le largup sur la tète, le cou, le manteau, la poitrine, jusqu'au milieu du sternum, d'un roux orangé; le croupion est noirâtre, ainsi que les couvertures du dessus de la queue. Les couvcrtiu-es du dessus des ailes sont noires, bordées et variées de blanc et de roux fauve : les grandes pennes alaires et celles de la queue sont noires , lisérées extérieu- rement de gris-blanc. Depuis le milieu du sternum jusqu'aux couvertures du dessous de la queue les plumes sont blanches , avec un trait brunâtre au milieu de chacune d'elles; l'aigrette est sur fond roux orangé, barrée de qua- tre bandes noires, le bec est gris à la naissance, et noir du reste, ainsi que les ongles; les pieds sont bruns et les yeux marron foncé. Cet oiseau habite les grandes forêts du pays des Caffres, où l'on l'aperçoit sur les sentiers que tracent le grand gibier, et notamment les éléphants et les buffles, dont il épai'pille les excréments pour y chercher les vers qu'ils contiennent, ou les insectes qui les recherchent eux-mêmes. Dans ma ca- ravane, mes chasseurs d'oiseaux ne nommoient celui-ci que stront vreeter (mangeur de merde) nom que je n'ai pas jugé à propos de lui conserver, parcequ'en effet il ne se nourrissoit pas d'excrément, quoiqu'il les recher- chât, parcequ'il étoit sùr d'y trouver et des vers et des insectes. Aussi le vrai moyen de tirer facilement ces oiseaux, et que nous employons tou- jours avec succès, étoit de se cacher à la portée des tas de fientes d'éléphants et de les y attendre, d'autant qu'ils sont naturellement très méfiants. La fémelle ne diffère du mâle que par ses couleurs moins vives et par sa huppe moins longue que chez le premier. Le largup niche dans un trou d'arbre, et dépose ses œufs, au nombre de quatre, sur la poussière du bois vermoulu; ceux-ci sont d'un roux pâle par-