File:DSC 2104 Sittelle torchepot Sitta europaea (50030537611).jpg

En Suisse, la Sittelle torchepot colonise toutes les régions jusqu’à la limite supérieure des forêts, et habite aussi les vergers, allées, parcs et agglomérations à condition d’y trouver suffisamment de vieux arbres ; les boisements feuillus, diversifiés ou non, à troncs crevassés ont sa préférence. Dès lors, ses densités les plus fortes sont à rechercher aux étages collinéen et montagnard, en dessous de 1500 m. Entre 500 et 800 m se retrouvent des concentrations moyennes supérieures à 7 territoires/km2, pouvant même régulièrement dépasser 15 territoires dans les carrés favorables. Les forêts subalpines de mélèzes et d’aroles constituent une exception, notamment en Haute-Engadine GR où 28 territoires ont été recensés sur 50 ha au-dessus de 1800 m à Champfèr. Les pinèdes sont moins densément peuplées et les pessières pures évitées. Au plus élevé, comme par le passé, la nidification atteint 2250 m à Zermatt VS (J. Duplain), alors que des chanteurs ont été signalés jusqu’à 2320 m à Pontresina GR (Chr. Rust). Depuis 1993-1996, les densités se sont fortement renforcées sur le versant sud des Alpes, un peu moins en Valais et dans le val Müstair GR, tandis qu’elles se sont affaiblies ici ou là sur le Plateau et dans les Préalpes ; la distribution altitudinale n’a toutefois guère évolué.

L’effectif suisse est plus ou moins stable, malgré d'importantes fluctuations annuelles liées à la survie hivernale, elle-même conditionnée par l’intensité des faînées. En revanche, la Sittelle augmente dans la plupart des pays d’Europe centrale et septentrionale, ainsi qu’en Italie; elle a aussi progressé de 40 % au lac de Constance de 1980 à 2010. La tendance est cependant négative en Autriche. L’accroissement particulièrement marqué de la superficie forestière, des volumes de bois et de la proportion de feuillus en Suisse méridionale, alliée à l’évolution des fourrés vers la forêt dense et à l’augmentation générale du bois mort, devraient positivement influencer la Sittelle torchepot. En Allemagne et en France, on attribue la dynamique positive à la colonisation en cours du milieu urbain et à l’enrichissement des forêts en feuillus, en vieux arbres et en bois mort.