File:Carte blanche à Anne Imhof au Palais de Tokyo (Paris) (51290562144).jpg

"Piste d'athlétisme dessinée par des tubes métalliques pour canaliser les corps, les inciter à la compétition" Au premier plan, une plateforme en forme de plongeoir (diving board) pour surplomber l'espace. Un rail, transportant des enceintes mobiles, structure l'espace par le son. Les compositions musicales diffusées sont d'Anne Imhof et de son égérie Eliza Douglas.

Anne Imhof prend possession de l’ensemble du Palais de Tokyo pour composer une oeuvre totale et polyphonique. Elle y fait fusionner l’espace et les corps, la musique et la peinture, ses oeuvres et celles de ses complices dont l’artiste plasticienne et compositrice Eliza Douglas, et de la trentaine d’artistes invités. Extrait du site du Palais de Tokyo

Carte blanche à Anne Imhof, Natures Mortes. Palais de Tokyo, Paris <a href="https://www.palaisdetokyo.com/fr/evenement/carte-blanche-anne-imhof" rel="noreferrer nofollow">www.palaisdetokyo.com/fr/evenement/carte-blanche-anne-imhof</a>

Anne Imhof a représenté l’Allemagne à la 57e Biennale de Venise en 2017 où elle a remporté le Lion d’Or pour la meilleure participation nationale avec sa performance Faust. <a href="https://www.flickr.com/photos/dalbera/34860971834/in/album-72157682631526322/">www.flickr.com/photos/dalbera/34860971834/in/album-721576...</a>

La vision du monde d'Anne Imhof est sombre et glaçante, à l'image d'une société hyperurbaine qui truffe ses espaces publics de caméras dotées de reconnaissance faciale pour analyser tous les faits et gestes des passants et leur attribuer une note sociale comme le fait déjà la Chine. À la Biennale de Venise en 2017 dans le pavillon de l'Allemagne, elle avait développé avec inspiration la question de la transparence et du contrôle de la société humaine avec l'aide de "performeurs" qui donnaient vie à sa conception artistique. Au palais de Tokyo, les espaces qu'elle a conçus ne sont pas habités, il faudra attendre octobre pour assister à des performances. Les installations dans tout le bâtiment sont pour l'instant statiques et constituées de labyrinthes et de couloirs aux cloisons transparentes et taguées qui permettent d'entrevoir quelques oeuvres d'Anne Imhof ou d'artistes invités. Plusieurs vidéos répétitives parsèment l'ensemble avec des ambiances et oeuvres sonores plutôt intéressantes signées par l'artiste et par Eliza Douglas, sa muse et compagne. Les oeuvres de certains artistes invités (Sigmar Polke, Cy Twombly, Wolfgang Tillmans, David Hammons..) ont des places de choix car ils sont des sources d'inspiration pour Anne Imhof. Parmi eux, Sigmar Polke bénéficie d'un espace spécifique (sacré ?) au niveau jardin sous forme d'un espace- sanctuaire dans lequel seuls deux ou trois visiteurs peuvent entrer à la fois. Les tableaux exposés sont des prêts de la fondation Pinault à Venise. À la différence des deux étages supérieurs, le sous-sol du palais de Tokyo est laissé presque vide et baigne dans une lumière blafarde ponctuée par les lumières et les sons d'une vidéo d'Anne Imhof ("Phat free" prêtée par la Fondation Pinault, où un artiste : David Hammons shoote dans un seau métallique dans les rues de Harlem la nuit).